night flight -me and you

(night flight)
nowaki et hisato.

il y a les rayons du soleil qui glissent sur sa peau. reflets qu'on distingue sur le pâle nowaki. l'hiver est bien là. l'air est frais, parfois glacial. pourtant, il y a des instants où le temps s'égare. où le soleil fait une apparition. il vient réchauffer les cœurs délaissés; bercer les salles de classe de sa douce lumière. c'est un de ces moments de vide; un de ceux où nowaki pense à autre chose. il oublie la voix du professeur, le bruit de la craie qui claque contre le tableau noir. il se perd, il s'en va. il a les yeux rivés vers l'extérieur. il pourrait continuer à fixer le soleil mais la raison l'en empêche. les iris qui dévient rapidement, l'esprit toujours aussi absent. nowaki, il vagabonde dans sa tête. se remémore les mêmes traits, toujours la même personne. lui, hisato. ▬ il est captivé, comme happé par chaque souvenir, chaque moment passé ensemble. et cela même s'ils ne sont pas tous heureux. nowaki, il saurait s'en contenter, prendre le peu qu'on voudrait bien lui donner. si le bonheur devait exister, il se résumerait à un seul être : hisato. nowaki, il n'a jamais cru à cette idée d'un état parfait, d'une joie non faussée. pourtant, il y a parfois des instants où hisato lui fait croire que c'est possible. baisers doux, passionnés; les mots cruels oubliés. la vie, elle pourrait être belle si c'était comme ça tout le temps. malheureusement, la réalité vient souvent frapper. comme hisato - poing impitoyable, qu'on saurait arrêter.

les pensées envolées lorsque son nom est sonné.
- monsieur ide, veuillez nous donner la réponse.

et nowaki doit remettre les pieds sur terre, quitter ce monde de rêveries enflammées. ici, il n'y a pas de place pour l'égarement. il aurait dû le savoir.

...

heure de classe terminée, politesse couronnée.
tous se pressent pour s'en aller.
les couloirs sont bondés, les visages mélangés.
pourtant, nowaki en reconnaît l'être aimé.
(( h - i - s - a - t - o ))
s'il aurait dû suivre les autres, nowaki ne le fait pas.
il s'extirpe, s'enfuit vers ce couloir désert de ce pas.
et désormais, il semble loin du brouhaha.
les autres ne sont plus là.

mais il y a hisato et c'est tout ce qui compte. il le regarde, l'observe un instant. assez longtemps pour voir ses lèvres se mouver. rendez-vous à la falaise. simples mots mais qui font leur effet. noté, ancré dans un coin de sa tête. nowaki n'oubliera pas.

[...]

c'est l'heure où les étoiles sortent; viennent scintiller de mille feux. nowaki n'aime la nuit qu'avec lui. oui, parce qu'hisato a crée un synonyme dans son dictionnaire. la nuit est égale à eux deux. à leurs rencontres, à leur amour. à tout et n'importe quoi. peut-être un peu à la joie. s'il a toujours une part d'appréhension, nowaki préfère imaginer le meilleur. une douce étreinte dans les bras d'hisato, eux deux sous les étoiles. non, il ne veut pas penser au pire. pas à ce qu'il pourrait dire. nowaki, il n'a jamais compris. non, il ne comprend pas comment il peut être aussi cruel et doux à la fois. il n'y a pas de logique à ça. ou du moins, il ne la voit pas. naïf rêveur, il ne veut que son cœur. c'est ça d'être amoureux ((ou juste stupide)).

il marche d'un pas nonchalant, nowaki prend son temps. il observe le ciel, se demande si hisato viendra vraiment. après tout, il est imprévisible. la tête se dit que ce serait possible mais le cœur ne veut pas. hisato viendra, pensée qu'il se répète pour qu'elle devienne vraie. et finalement, nowaki arrive avant l'heure donnée. ça lui laisse le temps de s'égarer, de se perdre dans les étoiles. de chercher les constellations, de rêver d'autres horizons. il est seul, c'est tout ce qu'il peut faire. mais alors qu'il s'y perd, il entend des pas. il se retourne pour le découvrir. un peu incertain, il n'arrive à rien dire de bien.
- tu es là.
silence; il s'approche d'hisato. la voix basse alors qu'ils sont seuls.
- je t'attendais.




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MAR 2 JAN - 2:17
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(night flight)
nowaki et hisato.

retour à la normale depuis plus d'un mois. retour à tottori. les habitudes qu'il reprend, petit à petit. les marques qu'il retrouve. comme s'rendre au lycée à pieds chaque matin. qu'il pleuve, neige ou vente. qu'on soit en été ou en hivers, ça ne change pas.
le froid qui a prit ses droits sur l'île. le soleil qui tente quelques apparition trompant bien des habitants. promettant une douceur qu'ils ne trouveront pas en sortant de chez eux. froid sec. supportable malgré tout. écharpe autour du cou, bas de son visage qui s'y niche pour se réchauffer un peu. et le gamin, il marche. marche. avant d'arriver au lycée. là où il passera la majeure partie de sa journée. l'appréhension de s'y rendre, à chaque fois. de tomber nez à nez avec nowaki dès son arrivée. peur de ne pas tenir. de merder. lâcher la parole de trop. éveiller des soupçons. boule au ventre qui se dissipe bien vite. dès qu'il aperçoit les grilles du lycée. la cour déserte. la journée défile. les cours se succèdent. sans vraiment se ressembler. hisato concentré. quelques minutes de temps en temps. avant de laisser son esprit dévier. préoccupations habituelles. comprendre ce qui cloche chez lui. pourquoi il n'peut pas se contenter simplement des femmes. pourquoi nowaki. problèmes de son âge quand on y réfléchit bien. ce qui touche a l'attraction. aux sentiments qu'il ignore la plupart du temps. auxquels il essaie de résister. garder la tête froide. l'plus important c'pas nowaki. non, l'plus important c'est les apparences. ici et ailleurs. partout pareil dans l'fond. tous essaient de rentrer dans le moule soigneusement préparé par la société. moule datant d'une société révolue. d'antan. modèle familial qui évolue. ailleurs. pas ici. les croyances et pratiques anciennes qui persistent. et tous s'y accommodent. parfois, hisato il se dit que ça aurait été plus simple de gérer toute cette situation s'il était né ailleurs. autre pays. meilleure ouverture d'esprit. gamin qui aurait été élevé différemment. sûrement. qui aurait mieux réagit. qui agirait mieux.
journée terminée. élèves libérés. masse dans les couloirs. flux dense. circulation dans tous les sens. tous se ruent vers l'allée principale. pour rejoindre enfin l'extérieur. hisato qui prend son temps. qui traîne. dans le couloir désormais désert. visage qu'il relève. regard qu'il plante dans celui de nowaki. celui qu'il connait trop bien, maintenant. pas qui se poursuivent. dans sa direction. mots qu'il lâche quand il se retrouve devant lui. rendez-vous donné. l'envie de le voir. juste tous les deux. qui s'est fais ressentir. tout au long de la journée. manque de lui qu'il n'avouera pourtant pas. jamais. trop fier pour ça. trop difficile à prononcer. à assumer.
[...]
la lune est haute dans le ciel quand le gamin commence a s'activer. pour ne pas arriver en retard. ou trop en retard. escaliers qu'il dévale. sans prendre la peine d'être discret. les minutes qui s'écoulent bien trop rapidement a son goût. baskets qu'il glisse a ses pieds, veste sur le dos. il s'approche enfin de la porte, prêt à sortir. mais maman est là. et maman parle. sans réfléchir. tu vas où a cette heure-ci ? hisato qui sursaute. silence qui lui faisait croire que ses parents étaient à l'étage. j'vais juste prendre l'air. maman qui s'enfonce. qui l'enfonce, surtout. il faudra que tu nous la présente un jour. féminin employé avec grand soin. parce que ouais, hisato, il doit avoir une copine. ça sonne comme une évidence. et ça l'énerve le gamin. les mots innocents qui suffisent à l'mettre sur les nerfs. sauf qu'il ne montre rien. ne dit rien. se contente de sortir. prendre la fuite. mauvaise habitude.
[...]
et il est là,
nowaki.
le dos tourné vers lui.
silhouette qu'il distingue nettement.
silhouette joliment dessinée.
visage qui se tourne vers lui.
corps qui s'approche,
alors que les mots résonnent.
désolé, j'ai été plus long que prévu.
l'envie de l'embrasser qui s'pointe.
salutation qui pourrait aller d'soit.
sauf qu'il n'fait rien de tout ça.
gamin qui passe à ses côtés,
sans un mot,
sans un regard.
et qui va s'asseoir au bord d'la falaise,
comme il l'fait tout l'temps.
pieds dans l'vide,
tête dans les étoiles.
t'es là d'puis longtemps ?
simple manière de savoir s'il l'a attendu,
longtemps,
ou s'il vient tout juste d'arriver,
comme lui.
hisato qui fait la conversation,
ou un truc dans l'genre.
alors qu'il n'en a pas réellement l'envie.
alors qu'il n'en a plus vraiment l'envie.
la mère qui gâche tout,
sans même le savoir.
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abe isas
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➹ DÉBARQUEMENT : 18/12/2017
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➹ VÉCU : vingt-trois années qu'il écume l'île;
➹ DANS LA VIE : entretient le cimetière, travaille parfois à l'épicerie familiale mais monsieur préfère le trafic de pièces détachées.
➹ PALPITATIONS : le cœur qui vogue vers celle qui ne doit être qu'une amie - un mensonge qu'ils partagent tous les deux depuis des années.
➹CÉLÉBRATION : treize août.
➹ ASPIRATIONS : mener la grande vie, voir tokyo.
➹ HABITATION : minami, le port.
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MAR 2 JAN - 21:47
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(night flight)
nowaki et hisato.

nuit noire. que les étoiles comme lumière ou presque. tout est si obscur, si sombre. pourtant nowaki s'est aventuré vers les falaises, lieu privilégié de tottori. là où les amoureux se promettent l'éternité, là où l'on observe les étoiles et le paysage. peut-être aussi ici qu'on se pose, qu'on oublie. du moins, il aimerait bien. oui, pouvoir étouffer le vide mais aussi les sentiments qui lui reviennent dès qu'il a le malheur de regarder hisato. c'est toujours évident. son cœur qui bat, souvent l'envie de sourire. enfin, avant qu'hisato ne parle. nowaki, il sait jamais sur quoi il va tomber. la bonne ou la mauvaise facette; pile ou face incessant. avec hisato, il n'y a plus tellement de certitudes. c'est beaucoup de doutes, d'hésitations. comme là, maintenant. il a entendu des pas; quelqu'un marcher. à cette heure-ci, il n'y avait que lui. hisato, qui d'autre ? personne. c'est un lieu de rendez-vous, pas de balade. c'est comme une règle qui n'a jamais été prononcée mais qui existe pourtant. nowaki sait qu'ils seront seuls ce soir - pour le meilleur comme pour le pire. il finit par se retourner, l'organe stupide qui bat un peu plus vite.

boum, boum. le cœur qui pompe;
les secondes qui défilent, les yeux qui se cherchent.
ceux de nowaki qui s'égarent, dévorent hisato.
silhouette familière, chérie.
visage dont il ne se lassera jamais.
et de ses lèvres, quelques mots s'échappent.
réciprocité lorsqu'il entend la voix de l'autre.
nowaki qui s'est approché du bruit, de la source;
du cœur. (peut-être même du sien puisqu'il semble
le lui avoir volé depuis des années)

il écoute. hoche la tête, nowaki est docile.
- c'est pas grave
il sourit doucement; esquisse qui se peint
mais perdue dans le noir; seule la lumière lunaire
peut l'éclairer, l'offrir à hisato.
nowaki, toujours dans l'hésitation.
cercle vicieux, perpétuel.

il a envie de poser ses lèvres sur les siennes,
d'un baiser au clair de lune;
pourtant, il ne bouge plus.
il s'est arrêté pour le fixer.
pour - le voir s'en aller.

oui. hisato qui le fuit, peut-être bien.
il passe juste à côté de lui;
sauf qu'aucun mot ne vient,
ses yeux ne tombent pas dans les siens.
et là, c'est le vide.
son cœur qui se serre.
stupide. voilà ce qu'il est.
oui, ils ne sont pas ensemble.
à vrai dire, nowaki n'a aucune idée
de ce qu'ils sont, ont été ou seront.

ses yeux suivent hisato;
nowaki il le regarde s'asseoir au bord
du vide, du gouffre. les pieds qui pendent;
(( tout pourrait basculer ))
sauf qu'hisato, c'est pas la première fois
qu'il fait ça et certainement pas la dernière.
vieille habitude ou un truc du style,
nowaki il retient juste que c'est banal.

sans trop savoir pourquoi, il vient à ses côtés.
ni trop près, ni trop loin.
c'est le juste milieu, l'équilibre.
et si avant son arrivée, il se contentait des étoiles
nowaki il préfère dévisager hisato.
(( il a peur d'oublier ))
- peut-être bien cinq minutes.

...

silence.
c'est presque étrange de se faire la conversation,
de parler, d'osciller entre douceur et animosité.

là tout est calme mais ça pourrait basculer.
nowaki voudrait pourtant que ça dure.
juste parce qu'avec hisato, c'est spécial.
s'il ne dit rien, il finit par poser la question
qui lui brûle tant les lèvres.

- pourquoi tu voulais me voir ?
nowaki qui demande, l'interroge.
il voudrait bien savoir;
peut-être qu'il espère un truc irréalisable,
mais il doit bien essayer.
sa main vient s'aventurer sur l'épaule d'hisato.
contact incertain mais peut-être qu'il le regardera enfin.
nowaki, il sent qu'il y a quelque chose d'étrange
mais il ne dira rien. il se contente d'attendre une réponse
tout et n'importe quoi.




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MER 3 JAN - 3:33
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(night flight)
nowaki et hisato.

le rendez-vous est prit. le mot est passé. tout devrait se dérouler comme d'habitude. les deux qui se retrouvent sur la falaise, sans aucun accroc. sans aucune intervention extérieure. sauf que ce soir, alors qu'il allait sortir, y'a la mère d'hisato qui interfère. glisse un grain de sable dans l'engrenage. et tout déraille. plus rien ne semble aller, dans la tête du gamin. parce qu'il s'sent con. sa mère, qui en lâchant ces mots, lui fait remarquer qu'il s'absente souvent. trop. suffisamment pour qu'elle puisse avoir des doutes sur la présence d'une éventuelle autre personne. une fille selon elle. hisato qui a l'impression d'tout gâcher. briser les idées bien fixées de sa mère. et pas capable d'rester discret pour rester en sécurité. gamin qui fuit. directement. qui marche. les yeux au sol. les pieds qui le mène à l'endroit fixé. lieu habituel. chemin qu'il ne connait que trop bien. gamin qui devient presque parano. s'retourne, de temps en temps, juste pour vérifier n'pas être suivi. idée pourrie d'organiser ce rendez-vous ce soir. il aurait du attendre. quelques jours encore. un jour où personne n'aurait pu le surprendre a quitter la maison en pleine nuit. hisato qui s'énerve sur le chemin. pieds qui traînent contre le sol. hésite a faire demi-tour. plus d'une fois. mais se reprend. se dit qu'il n'peut pas lui poser un lapin. pas comme ça. pas en pleine nuit. alors il s'y rend. plus tellement convaincu qu'ça soit une bonne idée de se voir. plus tellement motivé a l'voir. a l'avoir, juste pour lui. avec pour seuls témoins, les étoiles. parce que ouais, la falaise, c'est pas pour rien qu'ils s'y retrouve. déserte en pleine nuit. pas de risque de se faire prendre. pas sans être suivi du moins. hisato, il est persuadé que ça finira par arriver. quelqu'un qui les suit. et les découvre. sur cette falaise. dans leur bulle. évidement, ça serait un bon jour. de ceux où hisato coopère. ne cherche pas a tout briser. surtout nowaki. petit être fragile qu'il malmène à sa guise un soir, avant de regretter au petit matin. nowaki, il est sûrement trop bien pour lui. c'est même une certitude.

et les voilà,
tout deux sur la falaise.
l'un face à l'autre.
nowaki qui pardonne,
alors qu'il pourrait râler,
alors qu'il le devrait, même.
sourire qui se dessine sur ses lèvres,
petite expression qu'hisato repère,
malgré la nuit noire,
malgré l'fait qu'il ne tarde pas à l'ignorer.
à aller s'installer.
place habituelle.
gamin qui l'ignore,
mais qui l'entend bouger,
qui sent son regard sur lui.

hisato qui lâche quelques mots.
question sans grande importance a première vue.
réponse qui ne tarde pas.
et le gamin qui hoche simplement la tête.
comme simple réponse.
rien de plus.
gamin qui ne trouve rien a dire.
gamin qui pourrait encore s'excuser,
de son retard.
mais non. rien.

et le silence les englobe,
comme il le fait si rarement.
hisato qui s'perd dans sa contemplation,
des étoiles, pas de nowaki.
aucun regard dans sa direction.
pas même quand il reprend parole.
et pourtant, il a toute son attention,
sans même le savoir.
il faut attendre le moment où sa main trouve son épaule pour qu'il l'observe.
enfin.
visage légèrement tourné.
les yeux qui trouvent les siens sans aucun souci.

et hisato qui n'dit rien.
dans un premier temps.
qui l'observe juste.
retient un sourire.
au dernier moment.
une certaine tendresse dans le regard, rien d'autre.
seule chose qu'il est capable de lui donner ce soir,
pour le moment.
gamin qui réfléchit.
pourquoi ce soir.
la vérité qu'il ne peut pas dire.
pas avouer.
l'manque qu'il ne peut pas assumer.
alors il hausse les épaules,
comme pour appuyer un peu plus ses mots.
j'sais pas. j'pensais que ça te ferais plaisir. mais tu peux dégager s'tu veux.
le début presque gentil.
presque beau, on pourrait y croire.
et la fin qui vient tout gâcher.
les mots secs.
parce qu'il sait pas pourquoi nowaki a posé cette question.
il n'sait pas si c'est parce qu'il ne voulait pas venir,
ou parce qu'il voulait simplement briser le silence.
j'te retiens pas.
gamin qui s'enfonce,
encore un peu plus.
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abe isas
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JEU 4 JAN - 16:16
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(night flight)
nowaki et hisato.

bercé dans l'ignorance;
même les étoiles ne le remarquent pas.
nowaki, il s'est toujours fondu dans la foule,
c'est peut-être pour ça.
vieille habitude que de disparaître,
d'être invisible - nowaki, chimère.
pourtant, il est bien réel mais lui,
il ne vit pas dans la lumière.
l'ombre est sienne et de pair,
l'ignorance qui va avec.
il s'en est toujours foutu
mais pas avec hisato.
c'est le seul de qui il veut de
l'attention, de l'affection;
tout, n'importe quoi.
il est comme désespéré,
camé qui attend un geste
un signe, un truc qui pourrait
le satisfaire, le rassasier.
car même si c'est rien,
pour lui ce sera assez.

hisato préfère le ciel à son visage;
des mirages au réel, de l'éphémère à lui
parce que le jour se lèvera et les étoiles
s'en iront mais nowaki restera.
douloureuse évidence;
la science qui n'est même pas de son côté.
si les étoiles ne revenaient pas,
peut-être qu'hisato le regarderait.
m'enfin peu importe, nowaki
continue de le regarder, de détailler
ses traits - ceux qu'il connaît par cœur.

hisato, roi du silence.
nowaki qui mène la danse;
lance la première phrase
qui lui vient, la question
brûlante, le joker.
( ( pourquoi ) )
il aurait très bien pu
l'ignorer dans ce couloir
comme il le fait maintenant.
y'avait pas d'obligation de l'inviter
rien de forcé.
l'interrogation, elle reste.
pourquoi, pourquoi.
oui, pourquoi.
c'est bien le mot que nowaki
s'est répété le plus parce qu'hisato
il n'obéit à aucune logique;
il pousse et tire à la fois,
- il (re)pousse et (at)tire -
est-ce que c'est un jeu ?

nowaki, la main aventureuse
qu'il déplace, vient poser
sur l'épaule de l'autre.
petite réaction qu'il obtient;
hisato se tourne un peu,
juste assez pour que leurs yeux
se croisent. et dedans, il y lit
les plus belles constellations.

c'est toujours silencieux
mais ils parlent sans mots.
ils se regardent, nowaki il sourit.
au moins le temps d'une respiration.
hisato, toujours parfait.
la tendresse qu'il voit au creux,
au fond de ses iris.
(si seulement il pouvait l'entendre)
mais non, ses souhaits sont enterrés
dès lors qu'il entend sa voix résonner.
il hausse les épaules;
et ça aurait pu être doux
mais c'est amer.
"ça te ferait plaisir"
presque trop magique.
"mais tu peux dégager."
vérité assumée.

nowaki, en proie à la naïveté.
et c'est dans ces moments-là qu'il se dit
que ce serait plus facile de le détester.
de le haïr, de jamais l'avoir connu.
(( connard ))
et il enfonce le couteau dans la plaie,
y'a un "j'te retiens pas" qui se fait entendre.

et l'expression béate de nowaki,
elle est envolée. elle est jetée du haut
de la falaise, si seulement son cœur
avait pu suivre.

silence à nouveau.
nowaki qui regrette un peu sa question.
il n'aurait peut-être pas dû s'accrocher
à cet espoir stupide qu'hisato puisse ressentir
quelque chose pour lui.
(( sur-interprétation ))

- tu penses vraiment ce que tu dis ?

la main sur l'épaule, nowaki qui se rapproche.
assez pour qu'il puisse sentir son souffle;
que leurs yeux se croisent par obligation.

- ou est-ce que tu mens ?

l'infime envie d'entre un "oui"
"oui je te mens"
reste, reste ici avec moi.

nowaki, il a envie de l'embrasser.
(encore et encore, sans jamais s'arrêter)
pourtant, il n'en fera rien.
il se contente de se lever;
d'accepter peut-être un peu
qu'ils ne seront pas heureux,
ni amoureux. (idée qu'il chasse
bien vite, il veut croire en eux)

mais y'a la réalité qui lui revient
encore; les espoirs qu'il éloigne;
les mots dont il se souvient.
(le 'j'te retiens pas', écho cruel)

nowaki qui se tient debout,
qui le regarde d'en haut -
alors qu'il vient de sombrer
(ironie du sort)
hisato, assis au bord de
cette falaise

il y a comme un fossé
entre eux; et nowaki,
il pourrait partir sans un bruit
arrêter d'exister - comme d'habitude
mais il choisit de parler à nouveau.

- je suis qu'un jouet pour toi.
tu me prends et tu me jettes.
ça t'amuse tant que ça ?





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JEU 4 JAN - 20:50
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(night flight)
nowaki et hisato.

ça pourrait être beau.
ça le devrait, même.
mais c'est sans compter sur hisato.
c'est sans compter sur l'sexe de nowaki.
si c'était une fille, ça serait plus simple.
possibilité de l'aimer, vraiment.
aux yeux de tous.

hisato qui n'en parle, à personne.
qui n'le dit même pas vraiment au principal intéressé.
pas l'courage de s'affirmer.
pas pour ça.
mais hisato qui donne des rendez-vous nocturnes.
personne ne peut les voir.
les y trouver.
personne qui ne va les chercher.
pas même sa mère, persuadée qu'il court rejoindre une fille.
nowaki, drôle de fille.
un truc qui colle pas.
plusieurs même. mais hisato qui n'dit rien.
surtout pas la vérité. pas à maman. pas à papa non plus.
drôle d'idée qu'tout avouer.
qu'prendre le risque d'tout perdre.

les deux qui se retrouvent,
sur le bord de la falaise.
ils pourraient s'tomber dans les bras.
profiter d'ce moment.
moment d'intimité.
mais y'a comme un malaise.
hisato qui l'ignore. quasiment.
qui trace.
pour aller s'asseoir.
au bord du gouffre.
là où il traine depuis un bon moment.
là où ils s'trouvent, depuis longtemps.
un pas de travers et ils chutent.
tout les deux.

et y'a hisato, dans toute sa splendeur.
hisato qui joue au con.
qui repousse nowaki.
pas dans les gestes, oh non,
dans les paroles, pire encore.
le rejette, sans même vraiment hésiter.
c'est c'qui paraît.
transparait.
sourire du gamin qui disparaît.
loin.
emporté par les vagues.
par les flots.
flot de paroles.
mais nowaki qui espère, quand même.
qui espère, toujours.
c'est presque beau,
cette volonté d'vouloir qu'ça fonctionne.
les yeux dans les yeux.
sans bouger.
est-ce qu'il le pense vraiment ?
ou est-ce qu'il ment ?
bonnes questions.
il n'sait même pas hisato.
questions sans réponses.
et pourtant, il en donne une.
là, ce soir.
j'mens pas. j'vais pas te retenir. s'tu veux partir, vas-y.
visage trop proche, qui devrait le déstabiliser.
mais il maitrise, hisato.
essaie au moins.
se concentre sur autre chose.
autre chose que son souffle contre sa peau.
sa main qui reste sur son épaule.
qui ne bouge pas.
visages face à face.
seuls au monde.
hisato qui s'perd dans les yeux du gamin.
qui part loin.
là où tout serait plus simple.
et finalement, nowaki qui se lève.
le domine de toute sa taille.
hisato qui lève la tête.
pour l'regarder.
ne pas l'perdre des yeux.
sans pour autant se tourner vers lui. pas totalement.
les reproches qui arrivent.
nowaki qui s'lâche.
dit c'qu'il pense, enfin.
sourcils froncés.
il ne comprend pas vraiment.
pas là.
mais il ne s'excuse pas.
ne se justifie pas.
n'essaie pas de le rassurer.
rien de tout ça.
il s'enfonce, encore plus.
se lève. à son tour.
fait juste un pas, pour s'éloigner un peu du bord.
pour venir s'planter devant lui.
ah parce que j'ai l'air de m'amuser là ?
sourcils haussés.
l'air sérieux.
parce qu'il l'est.
totalement.
et j'pense sérieusement qu'comme jouet, j'pourrai trouver mieux.
l'ton sec. vraiment.
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VEN 5 JAN - 13:16
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(night flight)
nowaki et hisato.

au bord du gouffre,
que ce soit au littéral ou au figuré;
nowaki qui sait pas, sait plus
ou n'a jamais su.
hisato qui contrôle tout,
donne les rendez-vous
lui qui vient et qui regrette
que rien ne soit beau, ni simple.

peut-être que s'il avait été une fille,
il aurait eu le droit de l'aimer.
personne ne les aurait jugés,
regardés de travers - là
c'est tout ce qu'ils auront
si jamais ils sont découverts.
et nowaki, il a aussi peur
qu'hisato mais c'est pas pareil.

lui, il est prêt à prendre le risque
- à se contenter de moments volés,
d'instants oubliés, dans l'ombre.
juste parce qu'hisato, c'est tout.

mais ça, il devrait peut-être pas;
non, il devrait certainement pas en fait.
accepter le comportement d'hisato ou presque;
c'est pas la solution, pas logique.
hisato qui fait le con,
lui qui s'en accommode.
c'est pas possible;
ça marchera pas. non
c'est voué à l'échec.

le rejet qui se fait de plus en plus évident;
hisato aux mots cruels,
et c'est toujours pire que les gestes.
ils se regardent, nowaki encore
plongé dans cet espoir naïf.
mais hisato, il se dépêche bien vite
de tout détruire;
la voix qui résonne;
la sentence donnée.

- et le silence aurait fait moins mal.
(pars) (j'vais pas te retenir)
est-ce que ça aurait été trop demander ?
la proximité n'a rien changé.
même ton glacial, même désillusion.

nowaki, il n'a qu'un rire ironique
presque étouffé ; et puis rien.
(désespoir)
il faut se lever, avancer vers nul part.
mais y'a la question; lui qui se livre.
nowaki qui franchit une limite;
celle vers le désamour.

il le regarde d'en haut;
hisato qui a l'air lointain
- pour ne pas changer.
et puis les mots s'écoulent,
il voudrait tellement qu'ils le blessent.
espoir vain, faudrait qu'hisato l'aime pour ça.
pourtant, il voit ses sourcils se froncer.
mais ça, c'est rien.
hisato le rejoint;
debout l'un face à l'autre.
et ça s'éloigne du bord
ça revient vers lui.

nowaki, il ne le lâche pas du regard.
les paroles; elles frappent.
question ironique; air sérieux.
et puis il dit qu'il pourrait trouver mieux.
nowaki, les poings serrés à l'entente;
tu t'amuses probablement plus que moi.

nowaki, il sait pas pourquoi il est là.
s'il avait su que ça se passerait comme ça,
peut-être qu'il y aurait réfléchi à deux fois.
c'est pas ce qu'il avait imaginé;
ce qu'il voulait montrer aux étoiles.

amertume.
- peut-être que tu devrais.
il ose affronter son regard lorsque ses lèvres se mouvent.

trouver mieux; une fille.
quelqu'un dont il n'aurait pas honte,
qu'il aimerait (bien ou un peu)
nowaki, usé.
il fait un pas de plus vers hisato,
vers le gouffre invisible, le vide.
il réduit la distance; le cherche du regard.
si ce soir doit être le dernier,
il prendra ce qui lui revient de droit.

il hésite pendant une seconde;
et puis c'est abruptement qu'il pose
ses lèvres sur les siennes.
goût du passé, c'est la même sensation
que ce fameux jour il a commis l'péché.
l'irréparable erreur, le baiser volé.

nowaki, il l'embrasse.
peut-être seul; peut-être avec.
il s'en fout, personne ne verra ça.

et puis il finit par rompre;
quitter ses lippes desquelles il ne voudrait jamais se décoller;
- est-ce que ça te dégoûte ?
(est-ce que je te dégoûte ?)

- tu sais, tes yeux mentent pas.

(non, jamais)

- mais vas-y, continue à me repousser.
c'est ce que tu fais de mieux.




✩✭✫✮ burning desire
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SAM 6 JAN - 0:15
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(night flight)
nowaki et hisato.

sauter de la falaise,
ça serait plus simple.
ça simplifierait les choses, nettement.
conscience tranquille, en apparence.
jusqu'au bout.
conscience tourmentée en réalité,
même dans l'au-delà.
nowaki qui l'y suivrait,
à coup sûr.
qui viendrait hanter ses jours.
et ses nuits.

hisato qui complique tout.
qui ne sait pas agir normalement.
pas quand il s'agit de nowaki.
nowaki et lui.
c'était pas prévu.
imprévisible. pour lui. pour tous.
le truc qu'il ne peut pas assumer.
qu'il ne peut afficher.
s'balader en plein jour juste avec nowaki, ça devient bizarre.
trop d'risque pour l'gamin.
alors qu'y'a des années, il le faisait sans souci.
ils le faisait sans souci.
mais tout a changé.
depuis ce baiser volé.

gamins qui vivent dans leur bulle.
bulle qui n'existe pas souvent.
tard la nuit, souvent.
quand les gens biens sont endormis.
aucun risque d'se faire prendre.
les risques évités.
assurer l'coup.
assurer la discrétion.
n'pas se faire prendre.
les mots qui s'envolent.
loin d'être doux.
violents, plus qu'autre chose.
vilaine habitude d'hisato.
les seuls mots qui s'échappent d'ses lèvres.
du moins la plupart du temps.
hisato, quand il est dans ses bons jours,
il agit plus qu'il ne parle.

prise de tête qui continue.
nowaki qui s'lance dans les reproches.
qui les enchaînent.
hisato qui répond, évidement.
qui tacle. salement.
hisato qui ne répond rien, dans un premier temps.
quand le jeune homme lui balance qu'il doit s'amuser,
plus que lui.
comme si ça allait d'soit.
comme si c'était normal.
déclic.
quand il lui dit qu'il devrait sûrement,
trouver un autre jouet.
quelqu'un de mieux.
sous-entendu clair, une fille.
parce que nowaki, c'est un gars bien.
gars.
bien.

les deux gamins,
l'un en face de l'autre.
les yeux dans les yeux.
hisaot qui ne répond pas.
qui devrait, pourtant.
qui devrait rassurer nowaki.
lui dire que non,
non, il n'veut pas quelqu'un d'autre.
sauf qu'il n'y a que le silence.
juste le silence.
et les lèvres de nowaki qui arrivent contre les siennes.
baiser volé.
à nouveau.
sauf que cette fois, hisato, il ne recule pas.
l'estomac qui se serre.
se resserre.
lui qui ne sait pas quoi faire.
et lui qui répond, finalement.
presse simplement ses lèvres contre les siennes.
fermement.
pas de douceur.
pas une seule trace de douceur.
pas ce besoin là.
juste l'envie de savoir qu'il est là,
et qu'il le restera.
malgré ses conneries.

les mots de nowaki qui résonnent.
est-ce qu'ça le dégoûte ?
question qu'il s'est déjà posé.
réponse déjà trouvée.
ça ne me dégoûte pas,
je me dégoûte.
la vérité qui tombe.
qui sonne.
froide.
triste.
le problème, c'est pas nowaki,
non, c'est lui.
juste lui.
lui et ce qu'il ressent pour nowaki.
quand il le voit.
quand il lui sourit.
quand ils s'embrassent.
quand son corps a le malheur de frôler le sien.
dégoût.
dégoût de tout ça.

et la vérité qu'le gamin balance a son tour.
les yeux qui ne mentent pas.
qui disent c'qu'il n'arrive pas a dire.
c'que ses lèvres ne peuvent prononcer.
visage a distance raisonnable du sien.
léger soupire qui franchit ses lèvres.
alors pourquoi t'es là ?
pourquoi tu restes ?
tu mérite mieux. bien mieux.
évidement qu'il mérite mieux.
n'importe qui mérite mieux.
mieux qu'ça,
mieux qu'lui.

on dit toujours que tout est plus beau la nuit.
mensonge, c'est ce que nowaki se dit.
hisato, il est beau que le soleil soit haut
ou que la lune règne; aucune suprématie.

sauf qu'eux deux, ils sont plus beaux le soir.
plus réels lorsque les étoiles sont de sortie.
ils ont le droit d'exister, de se créer,
de se dessiner, de s'illustrer dans cette pénombre
là où personne ne les trouvera jamais.

mais ce soir, ils se disloquent.
y'a encore ce putain de fossé;
la complication, la complexité;
pourquoi rien n'est simple ?
nowaki, il se le demande.

rêveur éternel, il aurait bien
voulu d'un monde où lui
et hisato auraient pu "être".
parce que même ici,
nowaki n'est pas sûr qu'ils "aient"
quoique ce soit.

le doute qui persiste;
hisato qui semble jouer,
lui qui n'y comprend rien.
il entend des mots dégueulasses
mais lit autre chose dans son regard.

hisato, la contradiction.
nowaki, bercé dans l'inconnu.

et pourtant, il fait un pas.
il ne recule pas, ne s'offre pas à la falaise
de laquelle il pourrait jeter ses sentiments.
nowaki, un pas en avant.

cible verrouillée, des yeux
il ne les lâche pas.
lippes désirées, rêvées
depuis toutes ces années.

nowaki, il avait passé une éternité
à se remémorer ce baiser volé;
seul souvenir d'eux avant le départ
d'hisato.
goût amer et sucré à la fois;
comme l'envie de recommencer;
que ça ne s'arrête jamais.

face à face,
nowaki qui n'apprend pas ses erreurs,
s'y jette à plein cœur;
belle horreur.

leurs lèvres se touchent,
échange silencieux.
vol consenti,
hisato ne recule pas.
surprise; nowaki, il s'était attendu
à ce qu'il le repousse;
à ce que ses bras puissants l'écartent;
à ce qu'hisato le rejette de tout son être.

( étonnement palpable )
il reste; et hisato presse ses lippes
contre les siennes. c'est tout.
rien et tout à la fois.
nowaki n'en demandera pas plus.
il sait.

c'est pas doux,
pas passionné mais c'est assez.
de miettes d'affection,
il se contenterait de la part d'hisato.

l'important, c'est juste qu'il soit là.
avec lui, à ses côtés sous le ciel étoilé.
rien de plus, rien de moins.

et puis nowaki se décolle.
met fin à ce qu'il appellera
tout de même un baiser.

question fatale qu'il pose;
prêt à entendre la réponse,
à finir en morceaux, peut-être.

mais c'est pas ce à quoi il s'attendait.
je me dégoûte.
l'électrochoc.
que dire, que répondre ?
nowaki, il continue de le regarder.
triste vérité, cruelle même.

et les mots que nowaki prononce;
ses yeux, ils ne mentent pas.
non, pas les siens.

(pourquoi t'es là ?)
bonne question.
il aurait dû partir
mais y'a comme son cœur qui le retient
et ce fil invisible qui le lie à hisato;
qui l'empêche de respirer sans lui.

(pourquoi tu restes ?)
parce que je t'aime.
réponse qu'il ne dira jamais.
impossible que hisato soit prêt à
l'entendre, ni que lui le soit à le dire.
c'est trop dur, trop difficile à prononcer.

(tu mérites mieux, bien mieux)
nowaki qui relève les yeux.
le fixe, cherche à comprendre.
mais il ne réfléchit pas,
il parle.

- tu le sais très bien.
(pourquoi je reste)

- mais moi je veux pas mieux.
c'est toi que je veux.

le cœur enchaîné,
nowaki ensorcelé.

- ça a toujours été toi.
toi et personne d'autre
est-ce que tu comprends ?

silence, deux secondes.

- je peux rien y faire.